Traduction d’un article et d’une interview au sujet des Indiens Pirahãs parus respectivement en 2008 dans l’Irish Times[1] et en 2018 dans Ie média Indian Country Today[2]. Les Pirahãs et leur philosophie de vie nous montrent qu’il est tout à fait possible de vivre heureux sans tous les artifices de la modernité, sans religion et avec une espérance de vie moyenne de 45 ans (principalement à cause de la malaria[3]). Autres spécificités de ce peuple, ils n’ont dans leur langue pas de couleurs ni de nombres, pas de passé ni de futur.
À force d’explorer l’incroyable diversité culturelle humaine sur Terre, on peut lister plusieurs critères fondamentaux pour favoriser l’épanouissement de l’animal humain : une communauté de taille réduite (village) soudée et une identité forte, un environnement naturel – c’est-à-dire composé de matière organique et non d’un agrégat de béton, de métaux, d’asphalte et de plastique –, et une technologie artisanale synonyme de refus de la puissance. En somme, l’antithèse de la société industrielle.
Le raffinement d’un peuple primitif (par Terry Lynch)
Les Pirahãs étaient un peuple si heureux que l’homme venu à eux pour les convertir à la chrétienté s’est lui-même converti à la philosophie Pirahãs, écrit Terry Lynch.
Les pépites de sagesse concernant le bien-être mental proviennent parfois de sources improbables.
« Le monde ignoré des Pirahãs » est le récit que fait Daniel Everett de sa relation s’étalant sur trois décennies avec la tribu des Pirahãs, dans la jungle amazonienne du Brésil.
Linguiste et missionnaire, Everett voulait à la fois étudier leur langue unique et les convertir au christianisme. Ce livre, qui contient de nombreux détails sur la complexité et les détails de la langue et sur les galères de l’auteur pour apprendre la langue Pirahã, contient également de nombreuses observations intéressantes sur le bien-être mental qui ont retenu mon attention.
Everett a été frappé à plusieurs reprises par le bonheur et le contentement omniprésents chez des Pirahãs. Ce sont les personnes les plus heureuses qu’il ait jamais rencontrées, un avis partagé par les psychologues du département des sciences cognitives et du cerveau du Massachusetts Institute of Technology venus à la rencontre de ce peuple amazonien.
Les Pirahãs n’ont pas de psychologues ni de médecins de l’esprit ou du cerveau, pas de conseillers ni de médicaments qui altèrent l’humeur. Et malgré cela, ils n’expriment pas d’inquiétudes. Ils ne connaissent pas non plus le suicide, l’extrême anxiété, les crises de panique, la dépression ni d’autres problèmes de santé mentale [en croissance exponentielle dans tous les pays industrialisés, NdT].
Leurs adolescents sont très heureux et acceptent toujours la responsabilité de leurs actes. Dépourvus d’angoisse, de dépression et d’insécurité, les adolescents sont des membres très productifs et insérés dans la communauté.
Cette tribu apparemment primitive a atteint des niveaux de bonheur et de satisfaction qui échappent aux sociétés supposées sophistiquées. Comment cela est-il possible ? Comment y sont-ils parvenus ? Pouvons-nous apprendre d’eux ?
Leur bien-être psychologique n’est pas dû à une absence de pression découlant de leur mode de vie. Ils vivent aux côtés de nombreux reptiles, mammifères, insectes et autres créatures dangereuses, ainsi que de nombreuses maladies mortelles. Ils subissent fréquemment des menaces de violence de la part d’étrangers qui envahissent leur territoire.
Everett note que lorsqu’il est avec les Pirahãs, « même lorsque je mène une vie beaucoup plus confortable que celle des Pirahãs, je trouve toujours qu’il y a beaucoup de choses qui m’énervent. Le fait est que je m’énerve, pas eux. »
Les Pirahãs vivent selon le principe de l’immédiateté de l’expérience. Tout ce qui n’est pas vécu directement par eux ou par quelqu’un qu’ils ont rencontré est largement hors de propos pour eux. Par conséquent, ils ne possèdent pas de mythes de la création, pas d’histoires ou de mythologie de leur passé, d’où ils viennent ni comment le monde a été créé, car ceux-ci n’ont aucun rapport avec l’ici et le maintenant. Les tentatives d’Everett pour les convertir au christianisme ont donc totalement échoué.
Pour les Pirahãs, la vérité est également liée à l’immédiateté de l’expérience : « attraper un poisson, ramer dans un canoë, rire avec ses enfants, aimer son frère, mourir de la malaria. »
En faisant de l’immédiat leur centre d’attention, ils éliminent d’un seul coup les énormes sources d’inquiétude, de peur et de désespoir qui accablent tant de personnes dans les sociétés occidentales. Ils parlent des expériences qu’ils vivent au quotidien, et non de celles qui sont en dehors de leur champ d’expérience.
Les Pirahãs rient de tout, y compris d’eux-mêmes et de leurs propres malheurs. Ils sont très confiants dans tout ce qu’ils entreprennent. Ils aiment montrer de l’affection et acceptent globalement le déroulement des événements.
Considérant la mort comme une partie naturelle de la vie, ils ne la craignent pas. Ils ont foi en eux-mêmes, en leur communauté et en leur environnement.
Ils vivent au jour le jour. Pour tester une nouvelle connaissance, ils ne cherchent à savoir si celle-ci est vraie ou non, mais si ce savoir peut se révéler utile et pratique dans leur vie quotidienne. Ils sont intuitivement attentifs, conscients et à l’écoute d’eux-mêmes, de leur entourage et de leur environnement.
On a l’impression d’un peuple vivant en totale harmonie avec lui-même et avec son environnement.
Il existe chez les Pirahãs une éthique de l’autonomie et de l’indépendance, chaque personne, y compris les enfants, assumant sa propre responsabilité et prenant soin d’elle-même. Ils éprouvent un profond sentiment d’appartenance à leur culture et à leur communauté. Ils valorisent à la fois la famille nucléaire et leur communauté au sens large.
Ils partagent une expérience commune de la fraternité. Chaque Pirahã est important pour tous les autres Pirahãs. Chacun est responsable de la communauté, et chacun est pris en charge par la communauté. Tous les membres de la communauté sont respectés, y compris les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Ils ont construit leur culture autour de ce qui est utile à leur survie. Ils ne s’inquiètent pas des choses qu’ils ignorent, et n’aspirent pas à accroître perpétuellement leurs connaissances ou leur pouvoir.
Les Pirahãs n’ont pas dans leur culture de notion de « pauvreté » ou de « richesse ». Ils sont satisfaits de leur vie matérielle. Possédant peu, ils partagent plus qu’ils n’accumulent.
Pleinement satisfaits de leur propre mode de vie, ils adoptent rarement celui de leurs visiteurs. Mais les Pirahãs ne sont pas renfermés sur eux-mêmes. Heureux de rencontrer des étrangers et de dialoguer avec eux, ils écoutent avec enthousiasme les histoires que les visiteurs leur racontent, qu’ils interprètent souvent comme étant tout à fait hilarantes. Ils ont un vrai don pour voir le côté drôle de la vie.
Everett a fini par perdre sa propre foi. Il commente : « Demandons-nous s’il est plus sophistiqué d’observer l’univers avec des inquiétudes, des préoccupations et la conviction que nous pouvons tout comprendre, ou de profiter de la vie comme elle vient. Peut-être est-ce la présence de ces préoccupations qui rend une société primitive, et leur absence qui rend une culture plus sophistiquée. Si cela est vrai, alors les Pirahãs sont un peuple très sophistiqué. »
Peut-être que nos niveaux de bonheur et de bien-être pourraient également être améliorés par une plus grande utilisation de certaines des pratiques décrites ci-dessus.
Terry Lynch
Le secret du bonheur des Pirahãs de l’Amazonie : ne jamais parler du passé ou de l’avenir (par Dominique Godrèche)
En 1977, Daniel Everett s’est rendu en Amazonie pour vivre parmi les Pirahãs. Il était venu pour les convertir, mais ce sont eux qui l’ont converti. À l’origine, il était venu pour rester avec le « peuple ordonné » (comme ils s’appellent eux-mêmes) afin de servir de traducteur de la Bible pour l’organisation missionnaire Wycliffe, mais quelques années après son arrivée, sa vie a changé : grâce à sa compréhension évolutive de leur culture et de leur langue unique, il dit avoir découvert de nouvelles valeurs et abandonné sa foi, sa « mission », son ancienne vie.
Everett est aujourd’hui professeur de sociologie à l’université Bentley de Waltham, dans le Massachusetts, à proximité de Boston, où il se consacre à l’étude de la langue Pirahã depuis 20 ans. Il raconte son histoire remarquable dans un livre publié en 2008, Le monde ignoré des indiens Pirahãs. Ces expériences ont été immortalisées dans un documentaire intitulé La langue cachée d’Amazonie, qui montre comment les Pirahãs sont capables de communiquer d’une manière unique, en chantant, en fredonnant et en sifflant. Et ce faisant, ils semblent profiter pleinement du moment présent, sans se soucier de ce qui s’est passé hier ou de ce qui pourrait se passer demain. Selon Everett, ils n’ont pas de mots pour désigner les couleurs ou les nombres ; ils n’ont même pas de souvenirs, d’art ou même d’histoires de leurs ancêtres. Ils fuient le passé et vivent chaque jour sans idées préconçues. Everett en conclut qu’ils sont extraordinairement heureux.
Quel était le but initial de votre visite chez les Pirahãs ? Pourquoi les avoir choisis, parmi toutes les tribus amazoniennes ?
J’y suis allé en tant que missionnaire, pour traduire la Bible dans leur langue ; ils m’ont été suggérés par l’organisation missionnaire Wycliffe dont je faisais partie – d’autres missionnaires avaient essayé de comprendre leur langue, et n’avaient pas très bien réussi. On m’a demandé de suivre des cours de linguistique et de faire des recherches sur le terrain pour traduire la Bible. Les gens de Wycliffe ne font pas d’évangélisation à proprement parler : ils traduisent la Bible en espérant que les indigènes y croiront. Ils ont traduit plusieurs Nouveaux Testaments dans des langues tribales du monde entier.
Connaissiez-vous bien les autres tribus avant de vous rendre chez les Pirahãs ?
Je distribuais le courrier dans une réserve, celle des Indiens Barona, dans le comté de San Diego, lorsque j’étais à l’université en Californie du Sud, et j’avais quelques amis [autochtones] au lycée, mais je n’avais aucune connaissance significative [des tribus]. Plus tard, [après l’université], je suis allé vivre dans le Chiapas, au Mexique, avec les Tzeltales.
Où vivent les Pirahãs, et combien sont-ils aujourd’hui ?
Le recensement actuel fait état de 700 personnes. Selon les saisons – sèche ou pluvieuse – les communautés évoluent : les familles élargies sont réparties dans les villages. Dans ma communauté, il y avait 20 personnes pendant la saison des pluies, et 80 pendant la saison sèche. Ils montent et descendent la rivière Maici en canoë, et se rendent visite tout le temps, même s’ils vivent à 10 jours de distance en canoë. Ils vivent isolés sur le bord de la rivière, à quatre jours de bateau de Porto Velho, au Brésil. Écrite par un missionnaire portugais, la première histoire les mentionnant sur cette rivière date de 1784. Ils sont les descendants d’une plus grande nation située au Pérou et de l’époque des Incas, les Mura. On pense qu’ils sont arrivés au XVIe siècle.
Comment vous ont-ils accueilli ?
Très positivement ; les relations ont été bonnes dès le premier jour. Mais mon désir, en tant que missionnaire, d’interférer avec leur philosophie a provoqué des conflits à quelques reprises. Les Pirahãs s’énervaient dès que j’intervenais, [comme] lorsque les commerçants brésiliens leur rendaient visite pour obtenir des noix du Brésil et du caoutchouc en échange de whisky. Mais je me suis habitué à ne pas intervenir et tout s’est bien passé.
Combien de temps avez-vous vécu avec eux avant d’être « adopté » ?
Il n’y a pas eu d’adoption, mais ils me considèrent comme la seule personne qui parle le Pirahã, [ce qui m’a pris] trois ans. Il faut parler leur langue pour être accepté. Ils m’appellent « frère », ce qu’ils ne font généralement pas avec les étrangers.
Avez-vous appris avec une personne en particulier ?
Oui, avec Bernardo, « Kohoi » en Pirahã : il avait enseigné au missionnaire avant moi. Quand je suis arrivé, il m’a dit qu’il serait prêt à m’enseigner. Il a été très patient, et m’a appris des distinctions auxquelles je n’aurais pas pensé.
Vous avez appris en répétant les mots de chaque objet. Tu écrivais aussi ?
Oui, j’écrivais des mots sur des petites cartes, et je m’entraînais tous les jours. Ils m’ont beaucoup aidé, mais il m’a fallu du temps avant de comprendre qu’ils n’avaient pas de couleurs, ni de chiffres, ce qui est unique. Ça n’existe nulle part ailleurs, bien qu’il y ait absence de couleurs dans certaines langues. La façon dont ils fredonnent, la façon dont ils organisent les mots, les tons et leur système sonore sont également uniques. Dès le début, j’ai su que cette langue n’était pas comme les autres. Elle est tonale : si vous n’entendez pas le ton, vous ne pouvez pas communiquer. Et ils n’utilisent que le présent.
Comment cela affecte-t-il leur façon de vivre ?
Leur philosophie affecte leur façon de parler. Leur priorité, c’est l’immédiateté de l’expérience.
Qu’est-ce qui, dans la philosophie des Pirahãs, vous a fait abandonner votre foi ? Quand ce changement s’est-il produit ?
Cela m’a affecté immédiatement. En allant là-bas en tant que missionnaire, je pensais qu’ils avaient besoin de mon message. Mais ils avaient leurs propres opinions et n’étaient pas convaincus par ce que je disais. Ils me demandaient : ai-je déjà vu Jésus ? Puis ils me répondaient : « Non ? Alors pourquoi tu nous parles de choses que tu n’as jamais vues ? ». Ce qui me frappait, c’était leur absence de superstition, leur satisfaction avec la vie telle qu’elle était. Et leur bonheur. Je n’ai jamais vu des gens affronter autant de difficultés avec autant de grâce : cela m’a profondément impressionné. Un jour, après quelques années, l’un d’eux m’a dit : « Nous savons pourquoi tu es ici, tu veux nous parler de Jésus. Nous t’aimons bien, mais nous ne voulons plus entendre parler de Jésus. Nous ne sommes pas Américains. » Et j’ai pensé : « De quel droit suis-je ici, à leur parler de mes croyances ? Cela m’a fait réfléchir à l’entreprise missionnaire d’une autre manière ; c’était en 1980, trois ans après mon arrivée. Et j’ai eu la même réaction dans tous les autres villages. Je me débattais donc avec ma foi.
Parce qu’ils ont leurs propres croyances ?
Oui, il y a des entités dans la jungle appelées bouches rapides qui sont similaires aux humains. Quelqu’un marchera dans le village la nuit, et on dira : « Voici une bouche rapide ». Ces personnages ressemblent aux Pirahãs mais parlent différemment. Si vous voulez qu’un Pirahã croie quelque chose, vous devez le lui montrer.
Qu’est-ce qu’ils apprécient le plus ?
L’immédiateté de l’expérience, ne pas s’inquiéter du futur ou du passé, et ne pas parler de ce que l’on n’a pas vu ou entendu. Ils chassent, pêchent et partagent leur nourriture ; le reste du temps, ils rient, parlent, passent du temps à s’amuser. J’ai travaillé avec une douzaine de groupes amazoniens – ces autres groupes voulaient toujours des choses de l’extérieur, ils [se] sentaient mal s’ils n’avaient pas accès aux choses matérielles des Brésiliens : camions, armes à feu… Mais les Pirahãs n’ont jamais demandé tout cela. Ce n’est pas parce qu’ils n’en savent rien, mais ils n’en ont tout simplement pas besoin. Ils sont fiers d’être des Pirahãs, satisfaits de leur culture et de leur mode de vie ; et même s’ils voient tout ce que j’ai, ils ne ressentent aucun désir de devenir comme moi.
Ils n’ont pas de mythes de création, mais pratiquent-ils la narration d’histoires ?
Non, ils se réunissent car ils aiment bavarder sur la façon dont vont les gens, si quelqu’un est tombé malade ou décédé. Ils partagent les nouvelles quotidiennes.
Quel est leur système familial ?
Ils ont un système familial nucléaire, basé sur le couple, mais les enfants sont pris en charge par tout le village : si la mère d’un enfant meurt ou part, l’enfant sera pris en charge. Même chose si vous êtes vieux ou malade : ils s’assurent que tout le monde soit pris en charge.
Aujourd’hui, les Pirahãs apprennent le portugais, et la Fondation nationale indienne du Brésil a construit des maisons dans un village. Quel est l’impact de tels changements sur leur vie ?
J’ai vécu dans ce village pendant deux ans. Aujourd’hui, à cause de la nourriture que leur donne la fondation, les hommes ont pris du poids et les enfants ont des caries à force de manger du sucre. Les Pirahãs pratiquent traditionnellement la pêche et la chasse, et mangent des fruits de la jungle. Ils ont de petits champs [pour la culture], mais ne dépendent pas de cela. Ma crainte est de les voir passer du mépris [pour le gouvernement] à la dépendance au gouvernement. Et [ils apprendront] à se sentir pauvres, car on leur montre des machines qu’ils ne possèdent pas.
Tout cela crée une dépendance ; le risque est qu’ils soient moins heureux. Mais l’aspect positif est l’implication du gouvernement dans la santé, en les aidant avec les vaccinations.
Quelle médecine pratiquent-ils ?
Ils connaissent bien les plantes de la jungle. Comme la plante qu’un homme se frotte sur les yeux pour ne pas dormir : on pourrait étudier beaucoup de choses à ce sujet.
Quels sont leurs rapports avec les animaux sauvages ?
Leur connaissance des animaux est incroyable. Ils dressent des animaux sauvages, et certains d’entre eux vivent autour des villages. Ils avaient un aigle récupéré tout petit, et ils le laissaient voler ; mais il revenait au village chaque fois qu’ils l’appelaient. Je n’avais jamais vu cela. Ils aiment attirer l’attention sur le comportement des animaux. L’un d’eux m’a montré les fourmis la nuit, « C’est comme ça que nous sommes : nous travaillons tout le temps, comme les fourmis ! »
Qu’avez-vous appris d’eux ? Y a-t-il un souvenir particulier ?
J’ai appris des leçons de vie. Ils sont autonomes. Ils ne s’inquiètent ni du passé, ni de l’avenir. Ils n’ont pas de regrets. J’ai appris à me concentrer sur un jour à la fois, et à ne pas m’inquiéter de choses inutiles : être plus indépendant psychologiquement. Mon meilleur souvenir est avant le coucher du soleil. Chaque soir, je faisais du café pour tout le monde. Nous parlions, riions et buvions du café.
Avez-vous choisi le titre du documentaire, The Grammar of Happiness ?
Non, il est basé sur quelque chose que j’ai mentionné aux réalisateurs. J’ai emmené un groupe de psychologues là-bas, et l’un d’eux a dit : « Les Pirahãs semblent être les plus heureux de tous les groupes humains que nous avons étudiés ; ils rient plus que toutes les communautés que nous avons rencontrées. »
Traduction : Philippe Oberlé
-
https://www.irishtimes.com/news/health/the-sophistication-of-a-primitive-people-1.921473 ↑
-
https://indiancountrytoday.com/archive/the-amazons-pirah-peoples-secret-to-happiness-never-talk-of-the-past-or-future ↑
-
https://www.theguardian.com/technology/2012/mar/25/daniel-everett-human-language-piraha ↑